Traversée de Palamos aux Baleares

Quelques averses a prévoir, mais on reste secs.

Quelques averses a prévoir, mais on reste secs.

Comme pour chaque traversée, on se prépare avec une bonne source météo en premier lieu, car tant que l’on est proche des côtes, on peut capter facilement la météo qui va s’avérer déterminante pour la date de la traversée. Sur Tamouré, on utilise plusieurs sources :

  • la VHF (radio marine) est la plus classique, et les bulletins sont diffusés à heures fixes tous les jours.
  • La radio classique FM, si elle fournit un bulletin avec des informations maritimes, marche bien aussi. En haute mer, on peut même recevoir sur une radio longue distance certains bulletins.

Ces deux moyens sont les plus pénibles, car le décodage du bulletin en espagnol ou italien, même s’il est un exercice assez marrant, est parfois un peu dur. On s’y fait, mais il faut être au RDV à heure fixe ! Pour s’affranchir de cette contrainte, on a aussi :

  • Le NAVTEX, c’est un instrument spécial du bord, qui reste allumé 24/24h et qui enregistre des messages sur des ondes radios spécifiques, consultables ensuite sur un petit écran. Il a l’avantage de porter jusqu’à 200 ou 300 milles nautiques, selon les conditions. C’est le seul qui nous donne de l’info quand on est en haute mer.
  • Et enfin, ce bon vieil internet. C’est quand même le plus pratique, alors on essaye de se trouver des cartes SIM locales à chaque fois pour avoir un accès 3G. La météo y est bien plus précise, plus locale, et on a des cartes sur nos sites préférés… Certes on ne capte plus dès qu’on s’éloigne trop des côtes, mais si la portée est parfois surprenante, car en mer il n’y a pas d’obstacle pour les ondes. Je me suis déjà fait quelques « conf call » de boulot en naviguant avec la mer à perte de vue !

L’étape suivante, c’est d’avoir le bateau en ordre, comme toujours, et de régler tous les petits soucis qui s’accumulent : taquet cassé, bout usé, niveau d’huile moteur, et autres petits bricolages pour éviter la loi de Murphy : si une petite chose commence à aller mal, les problèmes arrivent en cascade, et forcément au plus mauvais moment. Etape 3 : Se préparer un grand plat à manger pendant la durée du trajet, pour éviter d’avoir trop de de cuisine à faire si la mer est mauvaise. C’est une petite précaution qui peut éviter le mal de mer, et qui permet de rester en forme : on dit que les 3 ennemis du marin tiennent en 3 lettres F, Faim, Froid et Fatigue. Et en plus ils sont liés, car le corps se refroidit très largement quand il est fatigué, question d’horloge biologique. Bref, un bon plat mijoté d’avance, c’est le bonheur du marin.

Photo du radar pendant la nav de nuit. Dans les films pourtant ca à l'air plus cool ?

Photo du radar pendant la nav de nuit. Dans les films pourtant ca à l’air plus cool ?

Je raconte tout ça car pour cette traversé Palamos – Majorque, il n’y a rien de très particulier à dire. Un beau temps pour ce mois d’octobre, une mer calme. Nous avons fait presque toute la route à la voile avec un vent portant à 3 BF, reste de Tramontane venant du Nord-Ouest. Une ou deux menaces d’averses nous ont offert un ciel superbe, mais nous ont finalement épargnés. La nuit est belle, et le radar, dont je commence à maîtriser un peu mieux les réglages, nous permet d’identifier rapidement des navires de passage. Cela dit, les radars sont loin d’avoir le même look que dans les films : on voit juste quelques gribouillis quand on a réussi à affiner l’image, rien de mieux que ça ! Mais c’est très appréciable quand même.

Partis le 8 au matin, nous arrivons le 9 en début d’après-midi à Santa Ponsa, une grande crique au Sud-Ouest de lîle, protégé de presque tous les côtés. La température a augmenté de quelques degrés avec ces 153 milles parcourus vers le sud.

Isla de Dragonera, la pointe Ouest de l'île où nous arrivons sur Majorque.

Isla de Dragonera, la pointe Ouest de l’île où nous arrivons sur Majorque.

2 Comments

  1. remi

    salut Jean-Brice
    Je suis trés admiratif que tu sois allé au bout de ton projet;
    te voila donc parti à l’aventure, sur les mers !
    Bon courage, fais le plein de sensations, d’émotions, de découvertes, de rencontres.
    Ca me fera plaisir de suivre de temps en temps tes pérégrinations, ca pourrait me donner des idées dans quelques années ;-)

  2. Jean-Brice

    Salut Rémi,

    Merci pour le message. Pour l’aventure et les rencontres, le bateau c’est génial. Un moyen de voyager qui reste encore un peu épique :-)

    Et si ca te donne des idées, n’attends pas trop, et hésite pas à me téléphoner pour en discuter. En fait c’est à la fois compliqué mais super simple. Il faut “juste” un bateau, et la motivation de lâcher le boulot pour un temps ! Le reste vient tout seul.

    A bientôt

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